Trois mille ans d'histoire du parfum

Originaire du mot latin Per fumum qui signifie "par la fumée"
 

L'Egypte ancienne

Dans l'Antiquité, le parfum intercède auprès des forces divines, à l'instar des prêtres égyptiens officiant au cœur de temples nimbés de nuages d'encens. Il est encore ce nectar précieux, de myrrhe, iris, marjolaine, dont le vivants oignent les morts : momifiées, l'enveloppe charnelle leur ouvrira les portes du ciel.

Le soin parfumé du corps fait aussi partie des pratiques quotidiennes. Les médecins exploitent, par exemple, le pouvoir des odeurs dans des décoctions médicinales, baumes parfumés ou fumigations.

Indissociables des reines Cléopâtre et Néfertiti, on retrouvera les notes de jasmin et d'ambre ainsi que l'huile de santal, que l'on utilisait en se frictionnant vigoureusement le corps.

 

Du Moyen Âge à la Renaissance

La chute de l'Empire romain et les invasions barbares entrainent une certaine désaffection des pratiques antiques de la beauté et des bains parfumés, qui deviennent interdits par l’Église. Les moines cultivent néanmoins des plantes aromatiques aux vertus thérapeutiques dans les jardins clos des abbayes.

On prêtera au parfum, que l'on retrouvera sous forme solide, le pouvoir de repousser de grandes épidémies. Cela se caractérise alors par le port d'une amulette laissant échapper les effluves de parfums, ou d'une petite boîte de senteur, appelée pomander, et dont l'usage perdura jusqu'au milieu du XVIIIème siècle.

 

Le siècle de Louis XIV

La mode des cuirs parfumés fait son apparition. Très rapidement, la demande est telle que la France, qui importait jusqu'ici ses produits depuis l'Italie, va développer sa propre production, comme à Grasse, lieu propice à l'épanouissement de certaines matières comme le jasmin et la rose.

Des cabinets de beauté proposent également des petits flacons de vinaigres parfumés. Certains sont de véritables bijoux, que l'on peut porter en pendentif. Ils sont le plus souvent en or ou en argent, soufflés en cristal par les premières manufactures du genre et sertis de diamant ou encore de perles. Les notes olfactives se font plus légères et florales. Beaucoup contiennent ce nouvel élixir fabriqué par un chimiste italien et appelé "eau de Cologne", du nom de la Ville où Jean Marie Farina est venu s'installer.

 

De Louis XIV à Louis XVI

Le XVIIème et XVIIIème siècles cultivent le goût des matières premières: fleurs, zestes, écorces, herbes, bois, mousses, qui sèchent au creux des pots-pourris décoratifs, véritables objets d'art. Et le parfum se fit vaporeux : certaines résines et gommes, issus des colonies, sont placées dans des brûle-parfums en bronze (certains étant de véritables sculptures) et permettaient ainsi de dissimuler les effluves malodorantes d'une époque qui ignorait les vertus du bain.

 

XIXe siècle

Dans le sillage de la révolution industrielle, le progrès de la chimie a permis de reproduire par synthèse les essences les plus rares. Le parfum se démocratise, et fréquente les premiers grands magasins parisiens. Le parfum se découvre sous la forme de sels plongés dans le bain, le bain redevenant d'ailleurs un plaisir quotidien pour un bon nombre. Les sachets odorants au creux d'une armoire à linge font également leur apparition, ainsi que les pastilles à brûler dans son salon. L'invention du vaporisateur en 1870 fait fureur et donne naissance au parfum de peau moderne tel qu'on le connait actuellement.